Les petites cases

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Les technos du Web sémantique ont-elles tenu leurs promesses ?

J’ai commencé à m’intéresser aux technologies du Web sémantique en 2005 et j’ai fait ma première communication à ce sujet en 2006 lors de la conférence Digital Humanities à Paris. J’ai eu l’occasion de les tester grandeur nature dès 2007 pour un projet mené par le CCH du King’s college, mais c’est au cours du projet SPAR de la Bibliothèque nationale de France à partir de 2008 que j’ai véritablement commencé à toucher du doigt les formidables promesses de ces technologies ainsi que leurs limites, déjà… Entre 2008 et 2014, j’ai eu l’occasion de les déployer dans différents contextes pour répondre à des cas d’usage divers : exposition des données, récupération de données encodées au sein des pages Web, décloisonnement de silos internes et mise en cohérence de données, enrichissement de données et mashup… J’ai œuvré à leur diffusion, du moins j’ai essayé, à travers ce blog ou ailleurs, et effectué quantité de formations sur le sujet en direction de publics très variés. Pour résumer, j’y voyais alors le moyen de déployer un système  d’information orienté données et plus uniquement processus et d’une manière générale de renverser ce primat dans la manière d’aborder le développement d’une application informatique.

Comme je l’ai déjà expliqué, à l’issue de cette période, j’étais très dubitatif sur l’intérêt d’utiliser ces technologies. Dans la mesure où j’étais conscient de leurs apports mais aussi de leurs limites, elles étaient toujours présentes mais sans être jamais au cœur de ma réflexion à l’Ina, du moins directement. L’expérience accumulée et les bénéfices de ces technologies nourrissaient néanmoins des pans entiers de la stratégie que nous étions en train de déployer sans même que j’en sois totalement conscient.

C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai continué de les enseigner aussi bien dans le Master « Technologies numériques appliquées à l’histoire » de l’Ecole nationale des chartes que lors de formations pour Ina Expert, parfois, il faut bien l’avouer, en traînant un peu les pieds. J’ai fait évoluer ma présentation en replaçant ces technologies et leur intérêt dans le contexte plus large du Big Data, de l’Open Data et maintenant de l’intelligence artificielle. Finalement, je ne me suis jamais résolu à les abandonner totalement, partant du principe qu’une technologie ne disparaît pas, mais trouve sa juste place par rapport aux autres. De plus, je reste convaincu qu’elles restent la meilleure technologie pour assurer l'interopérabilité des données, mais jusqu’à quel point en a-t-on vraiment؜ besoin ?

Plusieurs fois, à la lecture d’un article ou d’un tweet qui vantaient les mérites de ces technologies et du Linked Open Data ou web de données, j’ai voulu écrire pourquoi il fallait rester prudent (voire plus…), encore récemment autour de la question de leurs usages au sein des musées. Je l’ai même dit en conférence, parfois, de manière abrupte, à la hauteur des désillusions que j’avais vécues. Aujourd’hui, sans avoir réussi à s’imposer largement, ces technologies ont indubitablement fait avancer notre réflexion sur la question de l’interopérabilité et force est de constater que certaines initiatives ont réussi à sortir du lot et à valider certains usages. Après avoir laissé passer le « ravin de la désillusion » et au moment où ces technologies semblent atteindre le plateau de la productivité du « Hype cycle », c’est le bon moment de dresser un bilan.


Hype Cycle du Gartner, Jérémy Kemp, CC-BY-SA

Alors, peut-être pour la dernière fois sur ce blog, je vous propose une plongée dans les entrailles des technologies du Web sémantique pour étudier quels en sont finalement les apports et les limites et l’écart entre les promesses et la réalité. Pour rendre les choses un peu plus digeste à lire et à appréhender, j’ai séparé ce bilan en quatre billets :

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Un automne de rencontres autour du Web sémantique

Il y a un temps pour tout : la découverte, la réflexion et l'expérimentation sur ce blog, le partage et la dissémination auprès de nouveaux publics au cours d'événements divers et le temps de l'accomplissement de projets mettant en œuvre ces différentes idées. Ainsi, le silence de ce blog trouve ses raisons dans d'autres activités non moins essentielles qui, à leur tour, vont alimenter de nouvelles réflexions. Mais, avant de vous en faire part et en guise de conclusion à cette riche période, je voulais partager avec vous les présentations qui ont ponctué mon automne.

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Management de l'information RDF Web sémantique Sparql Causeries Digital humanities Moteur de recherche RDFa Wikipedia Linked Data —  2 commentaires

Photos, livres, musiques, what else ?

N'en déplaise à certains. Le manque de courage et les problèmes de structuration de ma pensée ne sont pas les seuls responsables de la diminution drastique des publications de ce blog. J'ai aussi mis à profit ces derniers mois pour développer plusieurs prototypes visant à démontrer les possibilités offertes par les technologies du Web sémantique et les données mises à disposition selon les principes du Linked Data. Je vous avais déjà présenté « la boîte à souvenirs », Manue s'était chargée, comme il se doit, du « Linked Book Mashup », permettez-moi de vous dévoiler aujourd'hui « Linked My Music ».

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Retour sur Freebase à la lumière du Web of data

Au mois de mars, Tim O'Reilly repris par Internet Actu définissait ainsi le but de Freebase : « Créer les synapses du cerveau global ». On y voyait les prémices de la première application concrète et accessible à tous du Web sémantique. Six mois plus tard, je vous propose d'y revenir, alors que le concept de Web of data et Dbpedia ont fait leur apparition.

Dans l'article d'Internet actu, Hubert citait Denny Vrandecic, concepteur de Semantic Mediawiki :

« Metaweb [nda : le concepteur de Freebase et par extension le logiciel qui fait tourner freebase] vient du monde des données structurées, même si la structure est ici flexible et changeante. Semantic Media Wiki vient du monde des données non structurées, qui peuvent être améliorées par quelques éléments de structure pour mettre en relation plusieurs éléments non structurés. ».

Cette analyse me paraît excellente, car elle pose tous les enjeux de Freebase et son mode de fonctionnement. Si on voulait caricaturer, je dirais que Freebase est un wiki structuré OU une base de données dont la modélisation peut changer à la demande de l'utilisateur qui peut librement saisir les données. Choisissez votre camp en fonction de votre origine : données non structurées ou données structurées.

Concrètement, Freebase est organisée sous la forme d'une taxonomie thématique (arts et divertissements, Société, Sport...). Chaque thème comprend des types de ressource (film, acteur, opera, pièce de théâtre, Personne, ville...) auxquels sont rattachés des propriétés. Ces propriétés peuvent relier une ressource à une autre ressource ou à une donnée typée (chaîne de caractères, date, nombre entier...). Si vous suivez ce blog attentivement, vous aurez reconnu le principe d'une ontologie qui présente la particularité d'une structure évolutive à la demande des utilisateurs.

Cerise sur le gâteau, Freebase propose pour gérer cette ontologie une interface très agréable, facile à manipuler et qui permet très simplement d'éditer une donnée, d'en ajouter, de relier une ressource à une autre.

Réaction immédiate : c'est génial, c'est effectivement la première application du Web sémantique ! En apparence et au premier abord, tout y est et il faut l'avouer, c'est impressionnant. Mais, à y regarder de plus près, deux problèmes se posent : l'un est technologique et l'autre est, je dirais, cognitif.

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Dbpedia en action la suite

Saviez-vous qu'Emma Watson, alias Hermione Granger dans les adaptations au cinéma d'Harry Potter, est née à Paris ?

Pour ma part, je l'ai découvert en mettant au point une autre série d'exemples d'utilisation de Dbpedia, en m'interressant cette fois-ci aux personnes. Le principe est simple, vous choisissez dans la liste la ville qui vous intéresse, par exemple, Paris et vous découvrirez les différentes personnes nées dans cette ville et présentes dans Dbpedia, c'est à dire dans Wikipédia. La mise en forme et la navigation dans la page de résultat est assurée par l'excellent logiciel/script du projet Simile, Exhibit. J'ai volontairement limité la liste des villes, car le principe est toujours le même. J'en ai profité pour placer un lien directe vers cette page depuis la carte des capitales européennes.

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Dbpedia en action

Il y a quelques mois, je titrais mon billet présentant Dbpedia : « Dbpedia ou la puissance du RDF au profit du savoir ». Mis à part deux exemples très simples qui, d'ailleurs, ne fonctionnent plus aujourd'hui avec la nouvelle version de Dbpedia, cette affirmation restait toute théorique.

Pierre Lindenbaum, quant à lui, avait mis au point un exemple plus probant : Wikistory, qui présentait les biographies des scientifiques célèbres présents dans Dbpedia.

A l'occasion de la nouvelle version de Dbpedia, je me suis remis au boulot et j'ai mis au point quelques exemples qui, je l'espère, montreront tout l'intérêt de disposer de données structurées, disponibles sous une forme normalisée, RDF, et interrogeable via un langage de requête et un protocole normalisé, SPARQL. Bref, montrer l'intérêt des technologies du Web sémantique.

Sur ce mini-site, je vais donc rassembler différents exemples. J'ai pour l'instant deux exemples :

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Sparql Wikipedia Geekeries Linked Data —  7 commentaires

Amusons-nous avec RDFa

En vue d'explorer les possibilités de RDFa, j'ai mis au point une petite application. Dans la barre à droite sur ce billet, j'ai ajouté une boîte dite Knowledge box. Son principe est simple. En cliquant sur un terme, le résumé de sa définition dans Wikipedia et un lien vers la page de la Wikipedia francophone s'affichent.

En soi, l'idée n'est pas révolutionnaire et j'aurais pu le faire sans déployer toute l'artillerie des technologies du Web sémantique, mais ce qui me paraît intéressant dans cette expérience, c'est de montrer les atouts de disposer d'une syntaxe normalisée pour repérer des entités, RDFa, qui peut être exploitée de différentes façons, comme je le montrais dans mon précédent billet sur le sujet,

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OWL RDFa Wikipedia Geekeries Linked Data —  18 commentaires

Dbpedia ou la puissance du RDF au profit du savoir

Si vous avez besoin de vous convaincre de l'utilité des technologies du Web sémantique pour partager, interroger et réutiliser des données structurées, organisées et décrites dans une syntaxe normalisée, je vous engage à aller visiter le site Dbpedia. Ce site, dont Marlène et d'autres ont parlé récemment, est un bon exemple du potentiel de RDF et de Sparql.

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RDF Sparql Outils Wikipedia Geekeries Linked Data —  5 commentaires

Et le wiki devint sémantique

Au cours de précédents billets, j'ai à plusieurs reprises mentionné le projet de wiki sémantique autour du logiciel Mediawiki, le moteur de wiki qui fait tourner Wikipedia. A l'occasion de la sortie de la première release public (une version bêta) pendant le mois d'août, on a enfin pu constater que l'attente est à la hauteur des résultats.

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RDF Sparql Wiki Wikipedia Geekeries —  9 commentaires

Le nouveau numéro du BBF est sorti

Pourquoi donc annoncerais-je la sortie d'un nouveau numéro du BBF consacré aux « bibliothèques sur le Web » ?

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