Je suis silencieux ces derniers temps et cela risque de continuer encore un petit moment. Je vous dois quelques explications qui m'ont été difficiles à rédiger. Beaucoup de mes lecteurs sont déjà au courant, certains depuis plusieurs mois, mais il est temps aujourd'hui d'en dire ouvertement un peu plus. Voilà, je quitte mon poste à l'École des chartes dans un mois, tout juste. De ce fait, le travail ne manque pas, entre les dossiers à finir, toutes les petites choses à régler, les promesses à honorer, les dernières communications et autres séminaires à préparer et la documentation à écrire, sans compter les prestataires, collègues, amis, anciens élèves que je rencontre avec grand plaisir ou qui me téléphone et avec qui, forcément, je discute un peu de cette situation. Bref, tout cela prend du temps et m'enlève tout courage d'écrire en plus sur ce blog, même si les sujets ne manquent pas et l'envie non plus.
Je ne m'étendrai pas sur les raisons qui ont motivé ce départ. Je quitte non seulement cette institution qui m'a accueilli pendant six ans et que j'aime véritablement, mais aussi le monde de la recherche et de l'Enseignement supérieur qui constituait depuis mon adolescence l'endroit où je voulais travailler. Vous pouvez imaginer, que cette décision est douloureuse et les derniers mois ne furent pas simples, en dépit de véritables réussites et je remercie toutes les personnes qui m'ont soutenu et qui m'ont fait confiance. Avant tout, il était temps pour moi de quitter cet établissement qui m'a vu grandir et devenir adulte et où j'ai pu mettre en place avec des personnes fantastiques des projets qui me rendent fiers. J'aurais pu rester dans ce milieu, mais le peu de place accordé au travail, pourtant essentiel, des ingénieurs, ainsi que la gabegie ambiante à tous les niveaux m'ont amené à me tourner vers d'autres horizons. Il est trop tôt pour parler sur ce blog de l'avenir, mais soyez sûrs que je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
Elles sont nombreuses les personnes à qui je pense en rédigeant ces quelques lignes. Je voudrais pouvoir toutes les remercier nommément, mais j'ai peur d'en oublier et ce serait trop long. Je pense aux bons moments de travail ou de détente, je pense à ces moments de réflexion, je pense à ces rencontres qui m'ont tant apporté, ces moments de partage avec de gens brillants, passionnés, attachants... Je pense aussi aux échecs qui permettent d'apprendre. Je pense aux réalisations, aux différents sites mis en place, aux différentes éditions électroniques, aux projets aboutis, à commencer par les petits derniers comme Telma ou la refonte du site que Nico a mené avec talent et patience. Bref, à tous ces moments de bonheur, qui feront que je n'oublierai pas l'École des chartes et les personnes que j'y ai rencontrées. J'espère que les chartistes qui me lisent me pardonneront cela, mais si vous me le permettez, l'École des chartes restera pour moi aussi l'alma mater, comme vous l'appelez affectueusement entre vous.
Merci à vous tous, il faut maintenant que la page se tourne tout doucement et ouvrir un autre chapitre, qui j'en suis sûr sera tout aussi passionnant.
Commentaires
DLH > Je promets de vous le dire, ma chère Diane, mais il est pour l'instant un peu tôt.
Zid > Je sais pas trop ce qu'on voit au fond d'un verre de bière, surtout après plusieurs pintes ;-), mais en tout cas on s'est bien marrés !
Spi > je suis touché par ton petit mot et j'en te remercie (ça va finir par ressembler aux césars ce billet ;-) ), bon courage pour la suite et l'encodage de ton édition en TEI, bien-sûr :-)
Zid > Je te mettrai en contact avec Spi, mais il me semble t'avoir déjà parlé de son beau projet
jpd et zid > Je partage le pessimisme de Jean-Paul, le monde de la recherche est incapable de comprendre les enjeux grandissants de la mise en ligne, en particulier le rôle des ingénieurs, quand on voit comment ils sont traités d'un point de vue statutaire. Zid, je sais que tu fais partie des personnes qui (re)connaissent ce travail, mais, soyons réalistes, c'est loin d'être généralisé et quand on voit les efforts que cela demanderait (tu l'as vu récemment), je n'ai pour l'instant plus le courage de le faire. La diffusion en ligne, l'utilisation des nouvelles technologies et les digital humanities restent encore trop souvent en France des gadgets pour améliorer la visibilité d'une institution et lui permettre de trouver des financements, mais constituent plus rarement de véritables axes de développement et de recherche. Pour autant, je ne voudrais pas que mon cas devienne le symbole de ces problèmes. Mon départ est aussi un choix personnel, motivé par ces problèmes, certes, mais aussi par une envie de changer d'air. Malgré la fatigue, il reste au fond de moi une envie d'y croire, une envie d'optimisme.