Les petites cases

qu'est-ce-qui distingue le Web du Web sémantique ?

Les technologies du Web (HTML, XML, CSS...) ont pour but de structurer/afficher des documents et de relier ces différents documents par des liens non typés.

Les technologies du Web sémantique (RDF, SPARQL, RDFa...) ont pour but de structurer/définir les données/les messages des documents et de relier ces différentes données par des liens typés.

Tout est histoire de granularité...

Web sémantique Web Causeries — 

Commentaires

Je dirais même plus, le web sémantique devrait apporter des liens typés et bidirectionnels : http://blog.kindalab.com/2007/09/16/how-to-revolutionize-the-web/
Merci pour ton lien très intéressant. Mais je me trompe ou tu nous mets un article sur les liens typés et bidirectionnels en 'trackback manuel'... :-)
Bon. Moi, il y a un truc que je ne comprends pas et que tu vas certainement pouvoir m'expliquer. Parce que j'ai déjà croisé ce mot "granularité", mais sur différents sites je vois également des mots comme "sémantique", "ontologie" qui sont des termes provenant de la philosophie moderne. Or, dans ma vision des choses - certainement faussée - , je pense que la multiplication des polysémies tend à faire perdre le sens des choses, un véritable signifié qui n'aurait plus de signifiant par dispersions des notions conceptuelles. D'autres part, la multiplication des méta-langages ne serait-elle pas symptomatique d'une perte de sens général ? Une sorte d'entretien de la confusion ambiante. Oui, je sais, tout ça fait très révolutionnaire anti-post-moderniste, mais j'ai l'impression de toucher un truc qui risque de faire grincer des dents, et qui en même temps devrait faire débat. Ou alors je suis complètement à côté de la plaque. Ça va Got ?
Salut Romuald. Je pense au contraire qu'on devrait se réjouir de ce "mélange des genres". C'est la théologie qui croise la technologie, la poésie qui rencontre les sciences, la philosophie au service du cyberespace, etc. N'ayons pas peur de jouer avec les mots, je crois qu'ils sont assez forts pour se défendre par eux-mêmes.
Je ne veux pas faire figure d'intégriste, parce que je ne le suis pas en réalité, mais j'ai tout simplement peur des glissements sémantiques, générateurs d'erreurs, mais au fond, tu as certainement raison...
C'est une idée intéressante, ça fait presque penser au XVe sicèle où le lecteur de la Bible se retrouve à la lire à des heures indues et que l'on préfère écouter les écrits d'un théologue commentant la glose de truc sur l'exégèse de machin. La réaction entre réforme et contre-réforme est forte puisqu'on en revient à la simple lecture de la Bible.

Il ne faut pas oublier la source, jamais, pour moi c'est le plus important, c'est ce qui doit être valorisé. Malheureusement en ce moment le pouvoir semble se situer du côté de ceux qui indexent les sources et permettent aux autres de trouver ce dont ils ont besoin. Du coup, on a le sentiment que les gens se bousculent pour faire les meilleurs moteurs, ou les meilleurs méta-données, et on a presque l'impression de perdre le lien avec ce que l'on cherche : les meilleurs données. Et justement le Web sémantique me donne le sentiment de vouloir non pas donner accès au meilleures données, mais les générer. Ce que l'on lirait ne serait que le résultats de procédures et l'on ne devrait pas avoir besoin ou envie de voir plus loin. On perdrait dans ce cas effectivement le lien avec la source.

Ça fait science fiction, mais j'ai le sentiment que l'on en est pas si loin que ça. Enfin bon, moi sur ce sujet, je suis plus spectateur et de toute façon, j'aurais besoin d'outil pour trouver ou fouiller des documents quoiqu'il arrive. Et puis ça me fait plaisir de faire un très long commentaire sur ce billet très court et décidemment populaire.
A marquer dans les agendas : Got se met à faire des billets courts ! ;-)

Avant de répondre, une petite remarque : je poste un petit billet de rien du tout qui me prend cinq minutes et vous vous déchaînez et quand je poste un billet fouillé avec, éventuellement, des exemples dont la mise au point m'a pris le week-end, personne ne réagit ou presque. Je vais finir par croire que personne ne lit mes longs billets. C'est quand même dingue....

Bon, passons aux choses sérieuses au lieu de se plaindre. Mon cher Romuald, je pense que tu n'as pas entièrement tort et que l'habitude des informaticiens et des spécialistes de l'information (pour faire large) de récupérer du vocabulaire issu de la philosophie, de la linguistique, de la sémiologie... pour désigner une technologie, un phénomène dans leurs propres matières n'est pas la plus saine du monde et peut être porteur de confusions. Paradoxalement, le problème ne vient pas des initiateurs de la récupération, mais des générations suivantes, qui vont mal interpréter la récupération, l'extrapoler voire lui faire changer de sens, au point qu'on ne voit plus les raisons qui ont amené à ce choix de termes. Je ne prendrais qu'un exemple que j'ai de nombreuses fois cité : la "sémantique", je lis très régulièrement que faire du XHTML strictement (même pas du XML bien costaud comme docbook ou TEI, non du XHTML, cette grammaire pour structurer des pages Web), c'est sémantiser. La première fois que j'ai dit ça à un parterre de linguistes pur jus, ils ont failli s'étrangler. La sémantique s'intéresse au sens des termes, la structuration d'un document relève d'une autre branche de la linguistique... Un jour, j'en ai eu marre et j'ai pris toutes les recommandations du W3C pour voir si le terme était présent. Nada ! Les recommandations parlent de "sémantique de la balise", c'est à dire du sens, de l'utilisation de la balise. Rien à voir avec la structuration du document à l'aide de la balise en question.

Pour résumer, ce mélange de genres peut provoquer des problèmes quand les différentes communautés se rencontrent. L'informaticien parle d'ontologie et le philosophe le comprend à sa manière, ce qui, immanquablement, peut créer des incompréhensions (sauf dans le cas de Christian, mais c'est différent ;-) ), même chose avec d'autres termes chez les linguistes.

Tu vas me demander pourquoi je les emploie.... Ces termes renvoyant à quelque chose de clair dans la communauté, je ne me vois pas les combattre, ce serait se battre contre des moulins et j'ai autres choses à faire et, comme je le disais, à la base il existe une raison valable pour les utiliser. (Sinon, à part ça, je vais bien, merci !)

Nico > faudra que tu m'expliques ton commentaire, j'ai rien compris, mais il est 9h du matin, ceci explique peut-être cela ;-)

Christian > du coup, je me sens obligé de faire des commentaires de trois pieds de long....

Non Got, il est évident qu'il serait mal venu de te part de combattre l'emploi de ces termes, puisque comme tu le dis, ils font sens pour la communauté. Commencer à se dire qu'il faudrait remplacer un terme par un autre sous peine de jeter la confusion dans les esprits serait proche du révisionnisme microstructurel. Simplement, je me demande si tout ne vient pas de l'origine, la création des termes d'une activité s'empare de termes existants forts, comme le conceptuel en art, lequel n'existe pas. En fait, je m'inquiète simplement du glissement vers une pensée unique, de termes polysémiques qui renvoient à plusieurs définitions propres à semer le trouble. En fait, je joue juste les fauteurs de trouble parce que j'ai finalement appris à faire le distinguo et à vrai, je trouve intéressant le moment où s'interpénètrent les activités de l'esprit, mais jusqu'à un certain point ;)
Et puis tu sais, je lis aussi tes longs billets, même si je ne comprends pas tout :)
"La signification, c'est l'usage". On ne peut dire mieux.
Multiplier les sens ou dégager de nouveaux sens adaptés à des communautés particulières ne me semble pas nécessairement une mauvaise chose, c'est même assez naturel!