http://soufron.typhon.net/article.php3?id_article=105

Alors que je racontais, il y a peu, une expérience d'un journaliste américain qui était impressionné par le travail de la communauté de Wikipedia, une journaliste (??) française, Ariane Massenet, a, quant à elle, voulu montrer à quel point wikipedia et sa méthode ouverte et sa validation a-posteriori représentait le mal absolu. Elle a donc introduit une erreur dans une notice pendant une émission. Mais, comme le raconte cet excellent article de Jean-Baptiste Soufron, elle n'a pas signalé que moins d'une minute plus tard, l'erreur avait été corrigée.... C'est peut-être cela qu'on appelle la validation de l'information en journalisme et la conscience journalistique. Eh ! bien, si vous voulez mon avis, la validation a-posteriori effectuée par une communauté me paraît bien plus transparente (surtout quand on a un historique comme dans wikipedia) que cette validation effectuée par les journalistes selon des règles qui m'échappent.

Je comprends que les journalistes se sentent menacé par les blogs et les wikis et qu'il est difficile d'accepter cette nouvelle façon de valider l'information. Le milieu universitaire dans lequel j'évolue a exactement le même problème. Mais, je ne pense pas que c'est avec ce genre d'expérience que les journalistes prouveront leur légitimité, ni même en rejetant ces nouveaux formats. Il faudrait au contraire, et cela concerne aussi le milieu universitaire, s'approprier ce modèle et l'adapter selon les critères propres à chaque domaine.

Pour les blogs, il semble que certains ont compris l'apport des blogs et leur place dans leur travail de journaliste, comme le prouve, par exemple, l'excellent blog des correspondants permanents de Libération aux Etats-Unis : A l'heure américaine. Pour autant, cette appropriation sera longue, car la cohabitation semble difficile comme le prouve la remarque de Daniel Schneiderman sur son blog à propos de la refonte du journal Le monde : « Tout cela suffira-t-il à concurrencer les blogs ? ».

Via Figoblog