Les dernières semaines furent silencieuses sur ce blog, mais très studieuses dans la vraie vie. Et, alors que mon TGV file vers La Haye où je vais passer quelques jours, je peux enfin prendre le temps de vous annoncer la sortie d'un projet qui m'occupe depuis un an : Telma (Traitement électronique des manuscrits et des archives), le centre de ressources numériques mis en place par l'École nationale des chartes et l'Institut de recherche et d'histoire des textes. Il aura fallu utiliser les forceps dans les derniers jours et « elle » aura mis une semaine pour « garder les yeux ouverts » tout le temps, mais c'est maintenant chose faite grâce aux bons soins de Nico (Merci pour tout !!).

Je ne vais pas m'attarder sur les buts du centre, vous trouverez tous les détails sur le site Web dont le graphisme a été brillamment réalisé par Thierry Buquet (Merci Thierry !). Je pense que vous seriez plus intéressés par les détails techniques qui font tourner la plate-forme inspirée par une étude attentive du modèle OAIS ce que je vous proposerai pour des points précis dans les prochains billets (mais certaines choses traînent déjà sur ce blog).

Je préfère m'attarder un peu pour l'instant sur ce que vous pourrez consulter sur le site Web de Telma. Outre les corpus existants de l'École des chartes dont l'inévitable projet des Cartulaires numérisés que le monde entier nous envie et grâce au travail de Benjamin Suc et Christophe Jacobs (Encore bravo les gars !!), l'IRHT propose cinq nouveaux corpus dont la base de données Cartulaires, que les diplomatistes attendent depuis 50 ans et qui utilisent le module Manuscript Description de la TEI P5, le Cartulaire de Nesle qui propose une transcription de ce cartulaire accompagnée des images numérisées du manuscrit sur le même principe que les Cartulaires numérisés ou encore les prémices d'une édition des ordonnances du roi qui comprend une indexation des personnes et des métiers très intéressante. C'est un énorme travail qu'a effectué l'IRHT et qui a permis d'éprouver notre plate-forme et notre architecture. Je vous laisse découvrir par vous mêmes les autres corpus.

Mais, cela ne s'arrête pas là, les prémices d'une documentation appelée à se développer comprend en particulier un intéressant état de l'art sur les sources en ligne écrit par Paul Bertrand, co-directeur scientifique de Telma avec Olivier Guyotjeannin et qui fut à mes côtés à chaque instant de ce projet (merci Paul !) et vous pourrez profiter des possibilités de nos modules d'interrogations (par exemple, pour les cartulaires numérisés) : interrogation simple de formes, troncatures, interrogation de plusieurs formes avec opérateurs booléens, recherche floue, recherche de co-occurrences, recherche par critères et index de formes. Bref, il me semble qu'on offre là tous les outils de base pour interroger les textes et je vous invite à consulter la documentation de ces modules pour avoir un panorama complet des possibilités. Et, pour être dans l'ère du temps et faire Web (complétez avec le chiffre que vous voudrez, comme disent mes collègues américains, on a fait du digital humanities 2.0), nous proposons des services utilisateurs assez basiques pour l'instant afin d'étudier l'attitude du chercheur face à ce genre d'outil, mais si cela fonctionne, nous poursuivrons l'expérience.

Comment finir cette présentation (et ces remerciements) sans citer les autres personnes qui ont participé à ce projet : tout d'abord, Mouad Kasmi et Héloïse Leclercq, qui ont avec un grand professionnalisme mis au point les différentes briques de cette plate-forme pendant leurs stages, mais aussi les deux institutions porteuses, l'IRHT et l'ENC et leurs responsables (Anita Guerreau, Jacques Berlioz et Anne-Marie Eddé), Gérard Sabah, chargé à la Direction de l'information scientifique du CNRS des centres de ressources qui nous a toujours soutenus et aussi la personne à l'origine de ces centres, Laurent Romary, dont la pensée m'a accompagné ces dernières semaines. Merci Laurent de nous avoir donné cette possibilité, la réussite de ce travail est aussi la tienne.