http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2006/03/15/130-les-etudes-visuelles-a-la-casse

J'avais dit que les sujets de râleries ne manquaient pas en ce moment et en voilà un qui est tout simplement révoltant.

Non, il ne s'agit pas du CPE et des « saccages » qui ont lieu à l'École des chartes, en particulier dans les bureaux de mon service. Mon devoir de réserve m'empêche de vous en dire beaucoup plus. Si vous êtes sages, je publierai peut-être une photo et je ne vous pose qu'une question : à qui profite le crime ?

Il s'agit de l'accord passé entre le ministère de la Culture, de l'éducation nationale et les éditeurs pour éviter que soit transposé en France dans le cadre de la DADVSI l'exception relative à l'enseignement et à la recherche présent dans la directive européenne.

Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, je vous conseille la lecture de ce billet d'André Gunthert, spécialiste de l'histoire de la photographie qui montre les conséquences catastrophiques de cet accord pour la recherche en histoire dans ce domaine.

Les personnes qui connaissent le Ministère de la culture ne seront pas surpris de cet accord concocté par la direction des affaires juridiques de ce ministère dont la réputation, non usurpée, est d'être à la botte des éditeurs privés...

Alors, que faire ? Va-t-on pouvoir continuer à faire notre travail de recherche dans des conditions décentes ? Des collègues sont poursuivis à cause de leurs travaux scientifiques. les éditeurs et les majors nous empêchent de travailler sereinement et nos tutelles ne nous soutiennent plus. Plus que jamais, l'histoire est un combat, mais, malheureusement, ce n'est plus le combat que décrivait Marc Bloch. C'est un combat contre les impératifs économiques, les magouilles politiciennes et l'incapacité à préserver notre mémoire collective...

Pauvre France...

Via La Feuille.